Michelin : Trop de pression ?
Les délégués CGT des Comités d'hygiène et sécurité et des conditions de travail (CHSCT) des différentes usines Michelin ont affirmé mardi devant la presse que la pression psychologique, qui touche toutes les catégories professionnelles, était énorme dans la manufacture de pneus. Cela a entraîné, selon eux, les suicides de trois salariés en l’espace de quatre mois…
Les responsables CGT ont dénoncé mardi devant la presse « la baisse des effectifs, les transferts d'activité, la fermeture de sites" et les "méthodes de management", à l'origine d'une "grande souffrance au travail ». Ils estiment que Cette « chape de plomb » qui pèse sur les salariés a « favorisé » le « passage à l'acte » de trois salariés qui se sont suicidé en quatre mois. En juillet dernier, un ouvrier de l'usine de Clermont s'est pendu à son retour de congés, d'après la CGT. Fin septembre, un technicien de 57 ans, salarié de Michelin Travel Partners, une entreprise du groupe basée à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), a mis fin à ses jours en s'immolant par le feu à Paris. En octobre, un cadre de Ladoux, près de Clermont-Ferrand, s'est suicidé à l'issue du pot de départ d'un collègue, a indiqué la CGT, qui a recensé 14 suicides de salariés du groupe depuis 2007, avec une accélération de ces gestes désespérés ces dernières années.
La CGT a souhaité « briser l'omerta » qui pèse sur le problème des suicides et de la souffrance au travail et, « devant le silence de la direction », « alerter l'opinion publique ». Car selon elle, arrêts maladie dus au stress, « burn-out », ruptures conventionnelles et démissions sont en constante augmentation. Elle accuse également Michelin de « vouloir faire des économies sur les accidents du travail en les camouflant ». Le parquet de Clermont-Ferrand avait annoncé en février l'ouverture d'une enquête préliminaire sur une possible fraude à la Sécurité sociale de Michelin, accusé de ne pas déclarer ces accidents.