Grève des éboueurs : La mise au point de l'Agglo...
Au troisième jour de grève des éboueurs, Michel Joubert, le président de la Communauté d’agglomération du Puy a tenu à faire le point sur le conflit. Après avoir rencontré les représentants syndicaux mercredi soir, il s'est entretenu avec la presse jeudi matin, et a rappelé qu'il était ouvert à la discussion, dès lors que les agents auront décidé de reprendre leur service. Si ce n'est le cas rapidement, il se dit prêt à faire appel à une entreprise privée, pour éviter tout risque d'insalubrité. De leur côté, les agents grévistes maintiennent leurs revendications sur les conditions de travail et les salaires, et ils ont décidé de sensibiliser la population à leur cause...
Depuis mardi 26 mai, l’ensemble des éboueurs de la communauté d’agglo du Puy, soutenu par la CGT, sont en grève. Ils demandent principalement une reconnaissance de la pénibilité de la tâche qui leur est affectée, un rééquilibrage des tournées, mais également une hausse des salaires " Nous avons un agent qui touche 1300 euros par mois après 11 ans d'ancienneté, un autre un peu plus de 1760 euros après 26 ans d'activité ! ", nous a confié un représentant syndical, bulletin de paie à la main. Une délégation a été reçue mercredi soir par les élus, dont Michel Joubert, le président de la Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay. La délégation de gréviste a négocié et réglé avec la direction les points purement techniques : rééquilibrage des tournées, pneus et gants…mais elle estime que les principales revendications pour lesquelles se battent les éboueurs n’ont pas été entendues : ils réclament toujours une hausse de salaire de 150 € par mois, une catégorie active pour les chauffeurs (départ à la retraite anticipée), at la possibilité de changement de poste pour les « rippeurs » au bout de 15 ans de services. Ils ne sont pas satisfaits des réponses faites à leurs doléances, car il leur a simplement été promis une première réunion sous 10 jours, avec l’obligation de reprendre le travail dès jeudi. Aujourd'hui ils semblent prêts à durcir leur mouvement jusqu'à qu'ils soient entendus. Ils ont prévus de sensibiliser la population aux problématiques qu'ils dénoncent aujourd'hui, en distribuant des tracts au centre-ville du Puy-en-Velay.
Les agents grévistes, jeudi matin, au dépôt de Taulhac...
La mise au point des élus de la Communauté d'agglomération...
Michel Joubert, le président de la Communauté d'agglomération a eu l'occasion d'apporter quelques précisions sur le conflit, lors d'une conférence de presse, jeudi matin, aux côtés de ses collaborateurs. Il a rappelé qu'un courrier avait été adressé aux agents le 21 mai, faisant état de l'avancement des discussions engagées le 28 avril dernier, et qu'il n'avait pas eu de suites à la rencontre organisée mercredi soir. Il se dit toujours ouvert à la discussion, à la condition que les agents reprennent le travail. Des solutions ont été proposées sur des questions pratiques, comme le changement de pneus des véhicules, le choix des gants utilisés par les agents, ou le rééquilibrage des tournées, tout en précisant que la durée de celles-ci étaient inférieures à celle imposée par la règlementation " Bon nombre d'agents arrivent au dépôt au plus tard à 11h30/11h45. La durée moyenne des tournées est de 6h, pause comprise ". Sur la question concernant la pénébilité, il a rappelé que les véhicules étaient sécurisés, et équipés d'un système de levage mécanique, et que le sujet concernant l'intégration des chauffeurs dans la catégorie active dépendait d'un décret national, et non pas de la Communauté d'agglomération. Enfin, en ce qui concerne les revendications salariales, il a expliqué que le salaire moyen des agents était de 1675 euros net, et qu'il fallait prendre en compte de la prise en charge de la mutuelle, et de la prime de vacances reversée tous les 6 mois " Non seulement la prime pour travaux insalubres n'a pas été supprimée, mais elle a été intégrée en 2012 dans le cadre de la réforme du régime indemnitaire, réalisée par la collectivité ". Difficile donc pour lui de satisfaire les agents avec une hausse de salaire de 150 euros par mois, mais il veut prendre le temps nécessaire pour étudier la question avant de prendre toute décision. En finalité, il propose de prendre en compte les désidératas des agents dans la mesure du possible, et dans le cadre d'un projet de service global. En attendant, les poubelles débordent sur le territoire de la Communauté d'agglomération. Afin d'éviter tout problème d'insalubrité, il n'écarte pas le faire de prendre une décision très rapidement, et de faire appel, pourquoi pas, à une entreprise privée.