09 octobre

Laurent Johanny, l'homme qui rêvait du Puy…

Le socialiste Laurent Johanny devrait obtenir demain l'investiture du parti socialiste pour être la tête de liste aux prochaines municipales au Puy en Velay. C’est le seul candidat à la candidature dans le rang socialiste. Ce professeur agrégé de sciences-physiques qui a tout juste 30 ans, enseigne son métier depuis 8 ans. Il est entré dans le Mouvement des Jeunes Socialistes en 2002, durant la campagne de Lionel Jospin. Après le vote des militants ce jeudi 10 octobre prochain, le secrétaire actuel de la section PS du Puy devra se mesurer à un autre Laurent de quelques années son aîné. Petit handicap pour Laurent Johanny il n'est pas ponot, mais vit avec sa famille sur une commune voisine. Un handicap sur lequel  le jeune candidat ne semble pas vouloir s'étendre…

 
Haute-Loire Infos : Il y a de grandes chances que vous portiez les couleurs de la gauche aux prochaines municipales et que vous soyez tête de liste ? Comment appréhendez vous ces quelques jours qui précédent votre investiture ?

Laurent Johanny : Cela fait un certain nombre de mois qu’ l’on prépare ces municipales, la question de la tête de liste s’ajoute, certes, c’est un enjeu important, mais ce n’est pas ce qui nous a motivé ces derniers mois pour avancer dans le projet, dans la construction de la future liste. Personnellement, évidemment qu’à 30 ans on se pose des questions sur « comment mener cette liste ? ». Maintenant si je l’ai fais c’est parce qu’il y a une équipe derrière moi, et que je suis soutenu. Je suis très serein sur le devenir, et ce qui peut arriver le 10 octobre.

Haute-Loire Infos : Vous allez être face à un ancien ministre, et à un député-maire qui détient un bilan plutôt flatteur, n’est-ce pas un baptême du feu difficile ?

Laurent Johanny : Difficile oui, mais à chaque fois que c’est difficile il faudrait renoncer ? Parce que c’est difficile il ne faudrait pas dire les choses qui nous restent sur le cœur ? Non, tout ne va pas bien sur le Puy, il y a des choses qu’il faut dire. Je crois que lorsque l’on est de gauche dans le département (on sait très bien que c’est difficile d’être de gauche dans le département), il y a des convictions, il y a des valeurs, le tout est de travailler pour les habitants. On ne va pas s’empêcher de parler parce que l’on a Laurent Wauquiez, député-maire, vice-président de l’agglomération, vice-président de l’UMP, et on pourrait continuer les casquettes ainsi. C’est très motivant au contraire de savoir que l’on a tout à construire, puisque la gauche dans le département n’est pas très développée au sens politique du terme. On a l’impression qu’il y a une peur sur le département de défier la droite, des personnalités politiques ancrées localement. J’ai l’impression que la peur est entrée dans le paysage politique en 2002 et qu’elle n’en est pas sortie depuis. Il faut arrêter avec cette peur, peur de l’autre, de la nouveauté, de la jeunesse. Je contribuerai de la meilleure façon que je pourrai à renouveler les idées, à renouveler les têtes, même si c’est difficile, et même s’il y a quelques peurs.

Haute-Loire Infos : On a le sentiment depuis votre entrée en scène que vous abordez plus facilement les sujets nationaux que les locaux. Est ce que ce sera le ton de votre campagne ?

Laurent Johanny : Lors de la dernière conférence de presse organisée par la fédération de Haute-Loire, il s’agissait d’échanger sur les grands dossiers nationaux portés par le gouvernement. On n’allait pas parler spécifiquement du Puy-en-Velay. Des prises de positions plus locales j’en ai, j’ai déjà fait savoir un certain nombre de choses, les militants et les élus de l’opposition ont déjà fait connaître leur voix, mais on ne va pas tout mélanger. L’enjeu des prochaines élections c’est le Puy-en-Velay. Je pense que la préoccupation majeure se résume en une question : le Puy-en-Velay pour qui ? Cette ville démographiquement perd des habitants à vitesse grand V. Il s’agit de savoir ce que l’on veut faire de cette ville, une «  ville musée » où il y a des événements qu’ils soient culturels, ou sportifs, et que les habitants soient sur la couronne, englobés dans la communauté d’agglomération, ou est-ce que l’on veut une ville vivante. Pour ma part je pense qu’il faut une ville vivante, mais pour cela, il faut investir sur les services publics notamment, et donc cesser cette vision du grandiose du quotidien.

Haute-Loire Infos : A ce jour vous n’êtes pas domicilié au Puy, vous vivez sur une autre commune, n’est-ce pas un handicap ?

Laurent Johanny : Pour être candidat sur une ville, il faut avoir un logement sur la commune, et c’est le cas en l’occurrence. Sur cette question du logement, je ne compte pas aborder ces élections municipales en parlant de ma famille. Je ne compte pas faire assumer à ma famille ce que je ferai dans le futur.

 

Haute-Loire Infos : Deux Laurent risquent de s’affronter aux municipales, qu’est-ce qui va différencier l’un de l’autre ?

Laurent Johanny : Le projet et le sens du collectif. Depuis l’installation du dernier conseil municipal on a bien vu un mode de fonctionnement qui est pour moi une dérive du système démocratique, un maire qui décide, et des conseillers municipaux, des adjoints, qui suivent, malheureusement pour eux, mais ce n’est pas à moi de les défendre n’ont pas le droit à l’intervention. Donc je pense que c’est le sens du collectif qui fera des prochaines échéances municipales un enjeu fort.

 

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