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04 avril

La Haute Loire existera t-elle encore longtemps ?


Dimanche prochain un premier pas vers la fusion de certaines collectivités pourrait se concrétiser avec  le référendum proposé aux Alsaciens dans l’objectif de fusionner leurs  deux départements avec la région Alsace. Quel qu’en soit le résultat, la démarche montre en tout cas la détermination de certains élus et du gouvernement d’engager une vaste réforme de ce que l’on nomme souvent « le mille feuilles administratif ». D’autres réflexions sont en cours comme la fusion des Savoie, ou encore nous concernant, la fusion des Régions Auvergne et Rhône Alpes. Dans cette période de manque d’identification, où des élus n'hésitent pas à défiler avec l’écharpe bleu blanc rouge pour que leurs clubs de football  jouent dans la Loire, on ne peut s’empêcher d’évoquer l’avenir de la Haute Loire : Existe-t-elle encore ? Son avenir passe-t-il par un rapprochement  avec les collectivités voisines ?

 

Pourrions-nous être amenés à nous prononcer sur la fusion de la Haute Loire avec la Loire, le Puy de Dôme ? Ce scénario qui paraissait encore invraisemblable il y a quelques années pourrait devenir réalité devant la nécessité de faire des économies d’échelle, et les difficultés que rencontre notre département pour faire face aux charges toujours croissantes et aux inquiétudes des élus. Nous avons interrogé le préfet de Haute-Loire, plusieurs élus du Département et de la Région, ainsi qu'un professionnel du tourisme afin de connaître leur position sur le sujet.

 

Le Préfet, Denis Conus, estime que c’est l’affaire des élus et des collectivités « Moi ce que je constate c’est qu’il y a un projet de loi sur la décentralisation qui va être débattu, et qui va  permettre peut-être de travailler encore mieux entre collectivités. Tout cela est à l’initiative des élus, des collectivités. Après il y a l’éternel débat sur la taille des régions, c’est de l’histoire administrative, ça correspond à des réalités fortes aujourd’hui, mais l’Etat n’a pas d’avis là-dessus. Maintenant cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir d’échanges et de coopérations entre l’Auvergne et Rhône-Alpes sur un certain nombre de points ». Le conseiller régional André Chapaveire prône le volontariat « L’Auvergne c’est quatre départements. Ca semble difficile de les voir se regrouper. La Loire et la Haute-Loire sur le plan administratif, ce sont deux régions différentes. L’Acte III de la décentralisation qui va mieux définir les compétences de chacun, va faire que chacun va trouver sa place, et les compétences seront mieux définies. Il faut que cela se fasse sur la base du volontariat. Il y a le cas de la Savoie, de la Haute-Savoie, et de l’Alsace, peut-être que demain d’autres départements émettront le souhait de travailler plus ensemble. Mais aujourd’hui il n’est pas question de dire que l’on va marier la Haute-Loire avec d’autres départements ».

 

Une fusion avec Rhône-Alpes : Gérard Roche et Marie-Agnès Petit n'y sont pas opposés…  

 

Si le sujet n’est pas encore à l’ordre du jour, une première étape pourrait être notre intégration à une grande région Rhône-Alpes Auvergne qui aurait le mérite de donner le sentiment aux Brivadois et aux Yssingelais d’être dans une même Région où l’ASSE et l’ASM en seraient les élites du sport ! Cela permettrait peut-être de lever un frein sur le plan économique et touristique « Les Régions sont trop petites en France ! » estime Gérard Roche, le président du Conseil général de Haute-Loire « On attaque beaucoup les départements, mais personne ne parle des régions. Elles sont trop petites en France par rapport à celles que l’on trouve en Allemagne ou en Espagne, elles ne sont pas à la dimension européenne. Il faudrait 10 régions au lieu de 22. La Région Auvergne pourrait très bien rejoindre la Région Rhône-Alpes. Les Régions doivent s’occuper de l’emploi, et nous du quotidien. C’est très parisien que de dire qu’il faut fusionner les départements, ce sont les médias qui disent ça. Si on supprime les départements cela coûtera beaucoup plus cher ! Tout ça ne tient pas debout. Il y a beaucoup d’inconséquences et d’incompétences dans le gouvernement ». Marie-Agnès Petit, conseillère régionale, ne voit pas d’un mauvais œil le rapprochement avec la région Rhône-Alpes « Si demain l’Auvergne fusionnait avec la région Rhône-Alpes, ça ne pourrait que fortifier le département de la Haute-Loire qui a déjà toute une partie de son territoire tourné vers Rhône-Alpes, et en l’occurrence vers la Loire. Cela permettrait le développement économique, industriel, et touristique. Donc on n’est pas à côté de la plaque si demain on fusionne avec Rhône-Alpes, ça ne me perturberait pas trop ». Pour le Maire de Monistrol/Loire, Robert Valour, il faut avant tout tenir compte des contradictions et des spécificités du département de la Haute-Loire « On déplore tous les jours ou presque que l’on a rien à voir avec le brivadois. Le département a sa véritable existence, il faut travailler à l’intérieur pour que ça fonctionne mieux. Nous on est très axé sur Rhône-Alpes/Saint-Etienne et Brioude est très axé sur Clermont. Ce n’est pas un hasard si les clubs de la rive droite du Lignon jouent dans la Loire depuis plus de 70 ans. Il s’agit de d’adapter et de faire en sorte que tout fonctionne bien ». Plutôt que de parler de rattachement ou d’absorption du département par d’autres, il estime qu’il faut adapter les structures périphériques et thématiques en fonction des réalités économiques, industrielles, sociales, et humaines.

 

La digue de l'union sur le point de céder en Haute Loire ?

 

Les français sont près de 9 sur 10 à penser qu’il y a trop d’échelons administratifs dans notre Pays. En Haute-Loire il serait intéressant de pouvoir sonder la population pour connaître sa côte d’amour pour leur département. A la question : Vous sentez vous Altligériens ? Il est fort probable que l’Est réponde plus ligérien que « alti » que le Brivadois soit plus Allier que Loire et le Centre soit vellave avant tout. Si ce sentiment d’appartenance est fort chez nos voisins du cantal et de la Lozère on ne voit aucun signe qui pourrait inverser la tendance en Haute-Loire. Bien au contraire, l’actualité a montré dernièrement que la digue de l’union était en train de céder petit à petit, chose impensable il y a une dizaine d'années lorsque le département était tenu d'une main ferme par Jacques Barrot. La manifestation organisée par une quinzaine de maires aux couleurs de la république il y a  quelques semaines, pour protester contre la décision du District de football de la Haute-Loire d’intégrer les clubs de la rive droite dans le championnat départemental en est l’illustration. Aucun élu n’est monté au créneau pour rappeler que les équipements sportifs de ces communes avaient été financés en partie par les collectivités locales, le président Roche comme d'autres, s’est bien gardé d’intervenir. Autre exemple de ces dernières semaines, le divorce entre les Gîtes de France et le Département qui est une rupture historique. Cet épisode illustre aussi les difficultés que rencontre peut être notre département à choisir un positionnement et à s'identifier, c'est ce que pense Jacky Crespy, un professionnel du tourisme qui estime que le label Respirando est trop local " Pour les professionnels du tourisme le problème de l'identité de la Haute-Loire est vraiment un problème majeur. Il suffit de se mettre dans la peau de quelqu'un qui vient d'une autre région ou d'un pays étranger. Il s'agit de savoir comment on est perçu, et comment on peut exister " Le choix du Département de communiquer sur la marque "Respirando" ne semble pas suffisant à ses yeux " Respirando est un label local qui propose des activités de proximité, et qui essaye d'attirer quelques urbains. Des gens qui sont dans le Puy-de-Dôme n'ont pas besoin de se rendre en Haute-Loire pour pratiquer des activités de nature. Ce n'est pas une critique, mais il faut le resituer dans l'espace de l'industrie touristique. Pour attirer les touristes, il faut des choses très fortes ". Le rapprochement des régions semble inévitable pour lui, il s'agit de savoir quelle représentativité aura la Haute-Loire, si l'Auvergne devait se rapprocher de Rhône-Alpes.

 

La crise économique, le chômage et l’absence d’une vision claire et définie sur l’avenir des départements, le tout combiné au manque d'unité et d'identité en Haute Loire ne fait qu’accentuer le sentiment d’incertitude qui plane aujourd’hui. Plus que jamais les questions se posent y a-t-il un avenir pour la Haute Loire en tant que telle ? Sera-t-elle plus forte dans une région plus forte ? Une partie de son avenir semble se  décider aujourd'hui.

 

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