Luc Ferry : La révolution industrielle sans langue de bois...

Un invité de marque était présent mercredi à l'assemblée générale du Comité d'Expansion Economique et d'Initiative Haute-Loire. Luc Ferry, ancien ministre, a pris sa casquette de philosophe pour animer une conférence sur  le thème " La troisième révolution industrielle : promesses, menaces et enjeux ". Elle sera, selon lui, placée sous le signe du digital, de l'intelligence artificielle, de la robotique, et de la biotechnologie. La France a pris du retard à ses yeux, et il est temps que les politiques se concentrent sur l'innovation pour ne pas rester à la traine, qu'ils soient de gauche ou de droite....

Le philosophe et ancien ministre de la Jeunesse et de l'Education Nationale Luc Ferry était présent mercredi au Puy-en-Velay pour évoquer les priorités qui doivent être prises par les politiques au niveau de l'innovation technologique. Il a eu l'occasion de s'exprimer à ce sujet à la Chambre de Métiers de Haute-Loire à travers une conférence intitulée " La troisième révolution industrielle : promesses, menaces et enjeux ", directement inpsirée de son livre " L'innovation aujourd'hui est essentiellement américaine. Nos entreprises ont de grandes difficultés à investir dans l'innovation car elles sont écrasées par les charges sociales. On détruit 10 000 emplois par jour, on en recréé que 9 000, et on a un énorme problème de formation professionnelle. Enfin, 75% des français sont hostiles à toutes espèces de réformes, disons libérales ". Autant de blocages qui font que la France est à la traine selon lui.

" Ce qui va faire le monde du 21è siècle ce n'est pas Daesh "...

Pour Luc Ferry, les politiques, qu'ils soient de droite ou de gauche, doivent prendre conscience des efforts qui doivent être faits pour favoriser les investissements liés à l'innovation plutôt que d'être focalisés constamment sur Daesh " Le politique est là pour permettre aux entreprises d'investir dans l'innovation, c'est le problème numéro un de la France. Toute la campagne aux présientielles se fait sur l'islam. Ce qui va faire le monde du 21è siècle ce n'est pas Daesh ! ". Il estime que les politiques doivent réfléchir à celà à défaut d'ouvrir un " Reich de 1000 ans aux Etats-Unis, et à des pays qui innovent dans plusieurs domaines comme la Chine, Israël ou la Suisse avec ses laboratoires pharmaceutiques " La Suisse est le pays le plus innovant en Europe et dans lequel le taux de chômage est le plus faible. Il y a trois point de chômage, c'est plus que le plein emploi ! ". L'innovation n'est pas destructrice d'emploi à ses yeux " Contrairement à ce que l'on pense à gauche de la gauche, l'innovation n'est pas destructrice d'emploi, elle est surtout créatrice d'emploi, et les pays les plus innovants d'Europe sont les pays dont le taux de chômage est le plus faible ".  La France a donc un gros retard à ratrapper " Ce sont les entreprises qui créent des emplois pas l'Etat. C'est ce que la gauche de Macron et Valls a finalement réussi à comprendre. Comme disait Aristote pour être généreux il faut être riche !  Aider les entreprises ça peut très bien être une politique de gauche paradoxalement, et aider les entreprises à créer des richesses, c'est se donner les moyens de l'a partager ".

Quel est le meilleur placé dans la campagne présidentielle pour défendre l'innovation ?

Pour Luc Ferry, le problème de la France est  qu'elle est divisée entre plusieurs camps " La France est divisée en trois aujourd'hui. Il y a un tiers Front National, un tiers droite Républicaine, et un tiers de gauche qui est d'ailleurs très divisée. Celui qui arrivera à l'Elysée en ne représentant qu'un seul camp ne représentera au maximum que 20% des français. Si vous retirez ceux qui ne peuvent pas le blairer, plus les abstentionnistes, il ne représente pas plus que 20% positivement. Le prochain président sera ultra minoritaire. Quand vous êtes dans cette position là vous courrez à poil dans un champ de rateaux  ! ". Il pense donc que le seul moyen de réformer le pays consiste à élargir l'assiette électorale du président, et d'aller vers un gouvernement d'union nationale " C'est très difficile, ça demande beaucoup d'intelligence, mais c'est le seul moyen de réformer le pays, sinon je vous garantie que dans les six mois le pays sera bloqué comme en 2016 avec la loi El Khomri, comme en 2005 avec Villepin, ou Juppé en 1995 ".