Patrick Mabrier dédicace son nouveau roman...

Le colonel de gendarmerie Patrick Mabrier qui  commande le groupement de gendarmerie départementale depuis 2010 vient de publier son deuxième roman. Dans cet ouvrage, il rend hommage à l'un de ses prédecesseur, un certain Albert Dubois-Pillet se retrouve à la tête de la gendarmerie de Haute-Loire. A l'heure où il fait la promo de ce livre qui replonge le lecteur à la fin du XIXè siècle en Haute-Loire, il a pris quelques instants pour répondre à nos questions...

Haute-Loire Infos : Pour quelles raisons avez-vous décidé de porter un éclairage sur Albert Dubois-Pillet ?

Patrick Mabrier : Ce qui m'a attiré chez ce personnage que j'ai découvert par hasard en prenant mes fonctions il y a 4 ans, c'est le fait qu'il exerçait le commandement de la gendarmerie de la Haute-Loire il y a plus d'un siècle et qu'il était en même temps un peintre réputé. Aujourd'hui encore, il fait référence chez les spécialistes en tant que peintre pointilliste mais aussi en tant que fondateur de la société des artistes indépendants. Il a été le rédacteur de cette société dont l'objet était de permettre à tout peintre d'exposer sans connaître la sélection exercée à l'époque par le salon officiel selon des critères très classiques. En France, il est un peu oublié du grand public, et c'est vrai également en Haute-Loire où il a vécu certes  peu de temps, mais où il est mort et où son oeuvre a atteint son point culminant. J'ai voulu lui rendre hommage et le sauver de l'oubli à la mesure de mes moyens, et qui d'autre que moi finalement pouvait le faire, de part notre idéal commun en tant que gendarme et militaire, et du fait de notre passion partagée de la peinture ?

Haute-Loire  Infos : Quels sont les traits de sa personnalité qui ne vous laissent pas indifférent ?

Patrick Mabrier : La lecture de son dossier militaire et  des documents qui étaient à ma portée m'ont montré qu'Albert Dubois-Pillet réunissait plein de qualités qu'on pourrait trouver contradictoires et que je trouve surtout complémentaires: affable et rigoureux, épris d'ordre et de liberté, travailleur infatigable et en même temps bon vivant. J'aime ces personnalités complexes qui nous montrent, à nous qui avons tendance à mettre nos prochains dans des petites cases, que l'homme, ou la femme, est un être riche s'il assume cette diversité qui est en lui, ou en elle. Surtout, j'apprécie cette intégrité, cette volonté d'aller jusqu'au bout, quelque soient les risques. Il savait que son engagement artistique pouvait nuire à sa carrière de Saint-cyrien. Il a pourtant persévéré, n'a rien lâché, et n'a pas non plus quitté le métier des armes et la gendarmerie  qu'il a servi jusqu'au bout. C'est ce que je tente de montrer dans ce roman qui voit oeuvrer le commandant Dubois-Pillet  dans tout le département au gré de l'actualité de l'époque. J'évoque, tout au long du récit, sa carrière d'artiste en Haute-Loire et son amitié naissante avec Léon Giron, et à Paris, aux côtés d'artistes comme Pissarro, Seurat, Renoir, Odilon-Redon...

Haute-Loire Infos :  Il s’agit de votre 2è roman, vous avez pris goût à l’écriture ! Vous pensez déjà au 3è ?

Patrick Mabrier : L'écriture a une force d'évocation importante. Elle permet de rentrer dans la tête et le coeur des personnages, de partager avec le lecteur des émotions, belles ou moins belles. Le roman accompagne le lecteur comme un compagnon au long cours. Il accompagne également l'auteur qui  vit dans sa tête les scènes qu'il transcrit sur le papier. Ceci dit, l'écriture prend du temps. Je voulais sortir ce roman l'été dernier et, avec nos missions, cela n'a pas été possible. J'ai donc déjà en tête un troisième, et même un quatrième. Les idées ne manquent pas. Mais les journées et les années sont un peu courtes, et je n'ai qu'une vie, en tout cas à la fois. Il faut faire des choix. On verra....

Haute-Loire Infos : Si vous deviez partir sur une île déserte, quel serait le livre que vous emporteriez avec vous et pourquoi ?

Patrick Mabrier : Sans hésiter: Zorba le grec, de Nikos Kazantzakis; A lire et à relire, la confrontation de cet intellectuel et de cet homme rustre, de ces deux personnages qui n'ont pas grand chose en commun mais qui se côtoient le temps d'une aventure et qui se retrouvent dans la même humanité... Sans compter la Bouboulina, la veuve... le regard de l'autre et la soif de liberté: le film à la puissance dix !!! 

Haute-Loire Infos : La peinture fait aussi partie de vos passions, des projets à ce niveau là ?

Patrick Mabrier : J'ai peint pendant 4 ans la Haute-Loire avec grand bonheur et je ne compte pas m'arrêter là! Mais pas d'exposition pour le moment, car là encore, il faut du temps pour organiser ces manifestations. Cependant,  ceux qui le veulent peuvent trouver quelques unes des mes aquarelles chez l'encadreur Cadrimage, rue Pannessac, ou encore s'adresser à la cave de la Chèvrerie, au 18 de la rue du même nom, où Claudine Beaudouin présente à l'occasion quelques toiles de ma facture et accueillera volontiers toute demande particulière. En tout état de cause, mon actualité littéraire et picturale est visible sur le blog suivant :  www.patrickmabrier.wordpress.com

Pratique : Dédicaces  : ce samedi 7 juin, en matinée à la librairie L'Alinéa (Brioude). Vendredi 13 juin à 17h à la cave de la Chèvrerie (Le Puy-en-Velay). Samedi 14 juin de 14h à 18h à la Librairie laïque (Le Puy-en-Velay). Samedi 21 juin, en matinée à la librairie Siloe (Le Puy-en-Velay). Samedi 28 juin après-midi à la Fnac (Le Puy-en-Velay).