Revenus agricoles: Une baisse inquiétante en 2012...

La publication récente des revenus agricoles pour l’année 2012 a confirmé les craintes de la section viande de la Coordination Rurale. Dans un communiqué qu’elle vient de publier, elle estime que l'élevage se meurt à petit feu ! La relative embellie des cours (+ 14,5 % entre 2001 et 2012, selon France AgriMer) n'a pas permis aux éleveurs d'obtenir un résultat décent. Au niveau de la production laitière, en Haute-Loire comme ailleurs, 2012 la baisse des prix a fait pas mal de dégâts…

Stagnation et baisse du revenu…

Alors que le Revenu Courant Avant Impôt (RCAI) moyen des grandes et moyennes exploitations est estimé à 38 000 €, en augmentation de 10 % par rapport à 2011, celui des exploitations « bovin viande » reste stable à 17 100 €. La Coordination Rurale souligne qu’il s’agit là d’un revenu inférieur au montant moyen des aides PAC perçu par ce type d’exploitation.  Selon elle, le cas des éleveurs ovins et caprins est encore plus dramatique : le RCAI poursuit sa chute et est désormais estimé à 16 500 € (- 14 % par rapport à 2011) « Ce chiffre témoigne à lui seul de l'inefficacité de la Prime Ovine et Caprine dont une partie est liée à l'adhésion à une OP ou à la signature d'un contrat de production. Il est donc inutile d’envisager de réitérer ce système aux aides couplées de l’élevage bovin allaitant ! ». Il faut ajouter à celà la baisse du prix du lait " En 2013, il y a eu une petite amélioration avec la hausse du prix du lait, mais 2012 a été catastrophique. Il n'y avait plus de trésorerie dans les exploitations, et tout le monde a eu du mal à joindre les deux bouts ! ", nous a expliqué Gérard Gros, le président de la Coordination Rurale en Haute-Loire.

Une production en péril…

Avec un tel niveau de revenu dans le secteur de l'élevage, la Coordination Rurale estime qu’il est impossible d'investir, les producteurs voient leur outil vieillir et perdre de la valeur. Par ailleurs, ils sont nombreux à avoir plus de 50 ans et le risque de voir des sites de production abandonnés lors de l'arrêt de l'activité est important. La réforme actuelle de la PAC pourrait bien être la dernière à concerner une production de viande rouge digne de ce nom « Alors que l'Union Européenne a fixé le cadre de cette réforme, tant attendue mais déjà décevante, il est désormais de la responsabilité des États Membres de finaliser les modalités d'application. Au cœur des instances décisionnelles, beaucoup s'accordent sur une réforme en faveur de l'élevage, mais le carcan de Bruxelles ne laisse que peu d'espoir pour les éleveurs. Derrière cette volonté d’affichage politique d’un soutien à l’élevage la réalité des chiffres montre que les 150 000 élevages français ne trouveront pas leur salut dans cette nouvelle redistribution qui rappelle celle déjà faite inutilement lors du « bilan de santé » de 2008. Pire encore, cette nouvelle réforme va encore ajouter des contraintes administratives et environnementales qui brident la liberté d’entreprendre ». La Coordination Rurale et ses sections spécialisées participeront aux différentes concertations afin de proposer leurs solutions sans laisser le soin au syndicat majoritaire d’imposer ses méthodes qui desservent l’élevage depuis 30 ans. Elle reste convaincue que ce système est à bout de souffle et regrette le manque de courage des responsables européens.